Isabelle aimait ce genre de représentations. Elle adorait les grandes robes, les costumes, même si en elle, il y avait la sauvagerie de la louve qui n'avait cure des rubans et des froufrous. Si elle n'était pas aussi resplendissante que les choisis pour la représentation, elle avait tout de même enfilé sa plus belle robe. De la laine épaisse, des manches longues, le tout beige et écarlate. Une capuche dans le même tissu que le reste protégeait ses cheveux et ses oreilles du froid. Elle se faufilait entre les gens, suivant la procession. Elle voulait les voir de plus près !

Alors qu'elle s'approchait enfin, elle eut à peine le temps de lever les yeux entre deux passants, qu'Isabelle se prit une giclée de sang en plein visage. Le choc est là, assurément. Même si elle sait que le Roi de Houx doit mourir... et qu'elle n'est pas du genre à être bouleversée par un peu d'hémoglobine... Ce n'est pas parce qu'elle est soumise dans la meute qu'elle n'a pas son pesant de barbaque lors de leurs chasses ! Du sang, elle en a souvent eu dans ses poils. Mais là, sa robe est fichue. Et elle ne s'y attendait pas. Elle ne pensait pas se faire repeindre de sang de vampire.

Elle essaie de se débarbouiller, mais la neige la distrait. Plus encore, le flocon qui crache un arbrisseau, un mini-houx qui lui frappe le nez. — Hé ! — fit-elle, outrée. Elle avait toujours été bonne avec les plantes, et maintenant, elles l'attaquent ! Quelle ingratitude. Pourtant, quand elle regarde autour d'elle, ce sont les vampires qui sont attaqués par ces étranges créatures. Elle croise le regard de Mina, un peu plus loin... Mais que se passe-t-il bon sang? Avant que l'arbrisseau qui l'a attaquée ne cherche à bondir sur son voisin de gauche, Isabelle l'attrape pour essayer de voir si elle reconnait un visage dans les épines, le bois, les feuilles piquantes. — Qu'est-ce que c'est que ce bazar? —

La situation dégénère encore un peu plus, comme si c'était possible. Les arbrisseaux attaquent les vampires, un nouveau venu de nulle part fait encore un peu plus pencher la balance... Isabelle ne sait plus où donner de la tête. L'arbrisseau ne lui a évidemment pas répondu. L'aurait-il pu ? Peut-être, si elle en croit l'arbre qui parle à Mina.
Tout est tellement surréel. Qu'on se le dise, Isabelle est habituée aux bizarreries, ou au moins au surnaturel, puisque louve depuis toujours... mais là, ça dépasse tout ce qu'elle avait pu un jour imaginer. Un arbre avec une barbe à papa bleue en guise de coiffure ? Elle ne savait pas qui s'amusait à tirer les ficelles de tout ce bazar, mais elle espérait au moins qu'il était fier de sa connerie.
Son regard balaya à nouveau les alentours. Mina semblait en mauvaise posture... et l'autre vampire qui avait servi de sacrifice pour la représentation... ah... il la regardait avec un air bien trop affamé à son goût. Elle allait se détourner pour trouver un endroit plus calme pour réfléchir à tout ce bordel quand une odeur fut captée par ses narines : du sucre d'orge. Elle préférait habituellement le salé mais...
Ses prunelles claires s'enflammèrent d'un désir primitif et, oubliant le propre regard affamé du vampire, elle s'approcha de l'autre qui se transformait petit à petit en sucrerie. Isabelle n'était clairement pas assez forte pour résister à ce genre de pulsions: elle n'avait pas le self-control d'un alpha.

Au moment où elle arrivait sur Mina, son instinct lui hurla de faire attention. Mais il était trop tard. Dans son élan, dans celui de l'autre vampire, le choc fut rude. Déjà, il est sur elle, canines dehors, le regard fou. Belle n'est qu'une bêta. Elle grogne pour toute réponse à ses pseudo-excuses mais elle ne peut pas changer, pas maintenant et encore moins une seule partie de son corps. Si elle est plus coriace qu'un humain lambda, elle n'a rien d'une puissante... certainement pas face à un vampire aussi vieux que celui qui la cloue au sol.

Alors, à la place, elle gigote, elle grogne, elle hurle en se débattant, essayant vainement de le rouer de coups. Mais, finalement, le poids sur son corps menu disparait, tout comme l'ombre du vampire au-dessus de son cou. Elle ne comprend pas avant de voir Mina se profiler dans son champ de vision. A nouveau, cette odeur capiteuse... Quel en serait le goût? Belle était curieuse.

Elle se releva, les jambes flageolantes. Elle s'approcha presque malgré elle de Mina, le nez en l'air. Elle ne comprenait pas, elle préférait habituellement le salé... mais cette sucrerie sur pattes... En quoi trouvait-elle ça étrange? Ça ne l'était pas plus que des arbrisseaux attaquant le défilé ou encore l'arbre à l'afro bleu pétillant. Elle entend les mots de Mina, mais comme à travers du coton. — Désolée, c'est l'odeur du sucre... Je comprends pas... mais ça sent si bon... — Elle n'avait pas envie de se jeter sur la vampire. Son instinct lui hurlait que ça signerait le contrat pour une douleur dont elle n'avait pas envie... mais peu importait d'où venait cette étrange magie, ça n'avait cure de ses sentiments et de son instinct. Alors elle fit un pas de plus en direction de Mina.

Wilhelmina De Santis a écrit:

CHTONYA VERSE — LES INFORMATIONS

premier événement

La fête de yule

C'est qu'elle était appétissante la louve ! Il s'en léchait les canines d'avance et plus Isabelle se débat plus le Baron refermait son emprise, sa gorge était si près. Mais voilà que Mina joue les rabat-joie, pourquoi se cramponner à la gorge d'un vieux quand on une jeune femme au sang qui à l'air si sucré, plein de vie sous la patte. Et en plus elle ne se laisse pas faire, que c'est mignon ! En tout cas, Mina n'est pas vraiment en phase avec les projets du Baron qui se débat de frustration, complètement dans le coltard.

Son attention se tourne alors vers le premier péquin qui passe, l'agrippe par le bras, le colle à même le sol pour déchirer la carotide dans un besoin urgent. Un temps précieux mais un moment de faiblesse pour Arthur qui faisait fi à la voix de la présence de ces saloperies d'arbrisseaux mais aussi de l'autre créature. Encore un peu et on se croirait dans un mauvais trip commun. En tout cas De Saint Vaast se sent mieux – ce n'est pas le cas de la pauvre victime au sol – un sourire béat sur ses lèvres ensanglantés mais un sentiment de béatitude presque de courte durée quand l'autre passe à l'action de nouveau.

- T'es le roi de l'Hiver et moi j'suis le roi de Houx crétin ! L'Hiver c'est moi !

Oui ben quoi ! Il portait encore le costume...presque à oilp certes ! Arthur fulminait alors, prenant une pose presque digne (presque quand on est couvert de sang et de sucre glace). Ca commençait clairement à craindre pour les Vampires qu'ils étaient mais le Baron tente le tout pour le tout et désigne Mina du doigt comme la Reine De L'Hiver, sa reine. Oui ben faut ce qu'il faut hein !

- Retires toi de mes terres manants ou craint ma colère !!

CHTONYA VERSE — CODAGE RÉALISÉ AVEC L'AIDE DE MEI ( EPICODE )

Autour d'elle, Belle voyait bien que les autres loups dans l'assemblée commençaient à vouloir grignoter les vampires. Quelque chose, dans un coin de son esprit lui disait que s'ils n'arrivaient pas à se maîtriser un tant soit peu, tout finirait en bain de sang... mais comment le pourraient-ils? Les alpha avaient certes une certaine maîtrise de leur bête... mais ils restaient des créatures instinctives, et brider l'animal en eux n'était jamais une bonne chose. D'un autre côté, cet instinct était aussi celui de la survie, et Belle faisait partie de ceux qui essayaient de trouver une solution viable plutôt que de foncer dans le tas.

Quand c'était possible du moins.

Elle comprenait bien que l'odeur du sucre glace qui transformait les vampires était la raison de son trouble. Il lui fallait s'éloigner d'eux le plus vite possible... Mais d'un autre côté, sa louve voulait le goûter. Etait-elle assez puissante pour aller à l'encontre des désirs de celle-ci? Elle voulait bien essayer. Alors, pendant qu'Arthur vociférait à l'encontre du houx géant à la crinière bleu flashy, Belle serra les poings et poussa un rugissement en fermant les yeux. Puis, mobilisant toute sa volonté, elle se projeta vers l'arrière, cherchant à fendre la foule de vampires sans mettre son nez dedans... Peut-être parviendrait-elle à mieux réfléchir plus loin... et à trouver de l'aide qui n'aurait pas envie de bouffer tout le monde.

En attendant, elle chopa un arbrisseau qui essaie de becqueter un vampire et le serra dans son poing. — Qu'est-ce qu'il se passe, bordel? Pourquoi vous attaquez la parade? — Peut-être avait-elle l'air stupide, mais dans tout ce merdier, c'était bien le cadet de ses soucis.

Malheureusement, le "roi" arbre ne l'entendait pas de cette oreille. Il la désigna de la main, arguant qu'elle désirait bouffer Mina... et c'était vrai, même si elle essayait de se retenir. La chose était dure pourtant, raison pour laquelle elle avait tenté de s'éloigner... sans y parvenir. Au moins la créature, qui n'arrêtait pas de lui rappeler Max de Arthur et les Minimoys si ce n'était la couleur de ses cheveux, ne semblait pas lui vouloir de mal... sa rancoeur était visiblement toute tournée vers les vampires.

Y avait-il, quelque part dans l'histoire tordue des créatures, quelque chose qui justifiait toute cette pagaille? Une vieille dispute qui se rejouait ici? Belle n'en savait rien. Elle n'était pas spécialement calée en Histoire du surnaturel, même si elle allait devoir y remédier avec ses études... Après tout, n'était-il pas courant de citer d'anciennes procédures, d'anciens événements pour défendre ou accuser? Mais le fil de ses pensées s'arrêta brusquement quand le Roi Arbre lui donna une barbe à papa et lui ordonna de tuer Arthur. Elle reçut de nouveau Mina dans la tronche, qui s'interposa vaillamment.

Bouffer Arthur? Bouffer Mina? Les deux étaient alléchants. Mais l'arbre lui avait dit de tuer Arthur, alors si elle essayait bel et bien de croquer la rouquine en sucre glace, c'était plutôt pour atteindre le vampire... comme si l'ordre était plus puissant encore que son instinct. Quelque part dans son esprit embrumé, Belle se demandait si, comme pour la parade, il ne suffisait pas de se laisser aller pour que ce soit plus vite fini... Comme une pièce à jouer jusqu'au bout pour briser le sort et s'en sortir... Qui sait, peut-être que si les loups les bouffaient bien, les vampires ne mourrait quand même pas à la fin? Délire induit par le sucre ou prémonition, seul l'avenir le lui dirait...